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Jean Pierre Raffarin n’exclut pas de voter la confiance à François Hollande

Je n’ai pas un bon souvenir de l’action gouvernementale menée par Jean Pierre Raffarin. Néanmoins, je tiens à saluer sa responsabilité.

Effectivement, dans le cadre du contrat de responsabilité, proposé par François Hollande, Jean Pierre Raffarin affiche et affirme qu’il pourrait voter la confiance au gouvernement en Juin prochain.

 

C’est une avancée positive, car c’est aller vers une opposition enfin responsable, chose rare et vraiment désastreux quand l’opposition devient majorité.

 

Je pense qu’il faut remonter plus loin.

Lors des présidentielle 2012, le sujet de fond, la mondialisation (ou la globalisation de notre économie), n’a pas été abordé (excepté par François Bayrou).

 

Effectivement, la mondialisation est un fait.

Elle a des avancées positives, comme un accès plus facile à la culture, à l’information, des biens et des services qui circulent plus facilement…

Or elle a un coût non négligeable : la concurrence entre pays est beaucoup plus sévère.

 

Il ne faut pas se tromper, la mondialisation se fera, et si on trouvait sur Mars des martiens, on ferait sans doute de la « spacelisation ».

 

Or, dans la concurrence qu’impose la mondialisation, la France n’est pas capable de tirer son épingle du jeu.

On me dira que contrairement aux théories de Ricardo, la mondialisation se fait sur une économie faussée.

Or, le problème n’est pas là. Je suis persuadé que si la concurrence était non-faussée, la France serait perdante dans la mondialisation.

De plus, malgré que la concurrence soit faussée, la Corée du Sud, ou l’Allemagne (qui fait partie de la zone euro), tirent leurs épingles du jeu.

 

De plus, la politique française empire la situation.

Comme l’explique Peyrelevade dans son livre, la France fait une politique favorisant la demande.

En résumé, elle favorise le pouvoir d’achat des ménages, soit par déduction d’impôts, en général sur les riches (sauce UMP), soit par augmentation des dépenses de l’état, principalement à destination des plus pauvres (sauce PS).

En général, cette politique est injuste car elle se fait au détriment des classes moyennes.

Mais elle est surtout économiquement stupide.

Effectivement, les ménages n’achète pas français, car l’appareil productif français est dégradé. Ils achètent donc à l’étranger, car nous ne produisons rien en France, où nous produisons plus cher et/ou de moins bonne qualité.

 

Il y a deux politiques alternatives :

  • Soit on ferme les frontières. C’est la politique prônée par le FN ou le Front de Gauche. Ça marche, ça existe, ça s’appelle la Corée du Nord. Mais je ne pense pas que les habitants soient heureux. Sur ce point, Jean Louis Borloo a raison d’insister sur le fait que les européennes vont être une campagne contre la peur et le rejet de l’autre.
  • Où on essaye de tirer notre épingle du jeu dans la mondialisation.

Pour réussir à tirer notre épingle du jeu, il faut une politique de l’offre. Il faut permettre aux entreprises de faire plus de profil afin de pouvoir réinvestir.

On se base sur la vision de Schumpeter, et de la destruction créatrice.

Dans une économie capitaliste, un bien ou un service est voué à disparaître, car il sera fabriqué différemment ou remplacé par autre chose.

C’est la destruction, qui s’accompagne d’une perte d’emploi.

Mais le bien ou service qui va être fabriqué différemment, ou qui va remplacer un autre bien ou service, qui est la création, va générer de nouveaux emplois.

 

Pour qu’une entreprise soit dans la création, une condition est nécessaire, c’est qu’elle puisse investir.

Et pour investir, elle doit faire du profil.

 

Le pacte de responsabilité de Hollande va dans le bon sens, car c’est un changement de politique vers une politique de l’offre.

Alors certes, il faut être méfiant à bien des égards.

Pourquoi ne pas l’avoir annoncé pendant la campagne présidentielle, pourquoi, tant à renier ses promesse ne pas l’avoir fait au début du quinquennat ?

De plus, il serait souhaitable que les annonces soient mises en application.

 

Mais changer de logiciel, c’est déjà un bon début.

Comme le dit le blog du centrisme, avec un titre résumant bien la situation (Dur, dur, d’être un centriste!), on ne peut pas condamner le fond.

D’ailleurs, comme l’écrit le centrisme, « Jean-Louis Borloo l’a dit, l’UDI ne votera pas la confiance au gouvernement sur le Pacte de responsabilité présenté par François Hollande que pourtant il a salué comme un tournant libéral du président de la république.

De son côté, François Bayrou a expliqué que ce pacte allait dans la bonne direction (la sienne) mais qu’il était «trop tard» pour le soutenir alors que son alliance, le 5 novembre dernier (une éternité…) venait justement de ce François Hollande ne voulait pas faire ce qu’il vient de proposer de faire.

Ceux qui aiment la clarté en politique en seront donc pour leurs frais…

Bien sûr, pour l’instant, les propositions du président de la république ne sont que des mots et n’engagent, comme on le dit cyniquement, que ceux qui y croient.

Mais si, demain, les actes suivent?

Jean-Louis Borloo, donc, ne les soutiendrait pas au nom d’une «opposition constructive».

Quant à François Bayrou, son «il est trop tard» signifierait-il que même si l’on prend les bonnes mesures, tout est déjà foutu? »

Et d’ajouter « Soit on est d’accord avec une politique spécifique ou des mesures particulières, on les supporte.

Soit on n’est pas d’accord et on ne les supporte pas.

Mais il est difficile de comprendre que, quand on est d’accord, on s’oppose!

Ce n’est pas ce que l’on appelle une démarche responsable, consensuelle et équilibrée, des mots qu’utilisent souvent les leaders des partis centristes.

D’autant que supporter des mesures ou une politique spécifique ne signifie pas ralliement ou allégeance à un projet politique global. »

Et de conclure : « D’un côté, il y a un Jean-Louis Borloo qui prétend que l’alliance naturelle du Centre ne peut se faire qu’avec la Droite (à l’exclusion de l’extrême-droite), c’est-à-dire quel que soit les propositions de cette dernière et de celles de la Gauche.

De l’autre côté, il y a un François Bayrou qui disait, il y a encore peu, que le Centre ne devait pas faire alliance avec quiconque, indépendance rimant, selon lui, avec solitude (aujourd’hui, il défend la position de Jean-Louis Borloo au sein de l’Alternative).

Du coup, ils se sont lié les mains car la seule bonne position en la matière est de revendiquer une totale indépendance politique tout en nouant, au moment des élections, des alliances avec le ou les partis qui sont le plus proche de vos thèses.

Et, entre les élections, de supporter toute bonne initiative, notamment celles que l’on propose soi-même ou qui y ressemble étrangement…

Si les centristes agissaient ainsi, alors ils pourraient non seulement saluer mais aussi soutenir les bonnes mesures qui viennent de droite et de gauche, c’est-à-dire celles qu’ils défendent et que la droite et la gauche leur piquent!

Au lieu de cela, à force de ne pas savoir réellement où ils sont ou de courir après des accords électoraux pour ne pas couler, ils sont obligés à des circonvolutions parfois pathétiques où plus personne ne s’y retrouve et qui, malheureusement, décrédibilise le Centre et le Centrisme.

Un dernier sondage pour les municipales montrent que seuls 10% des Français souhaitent la victoire d’une liste UDI ou MoDem.

Ceci explique peut-être cela. »

Au vu de la situation désastreuse de la France, on ne peut qu’applaudir un discours qui va dans le bon sens, l’étape suivante étant de tout faire pour passer de la bonne intention aux actes.

 

Voir Jean Pierre Raffarin essayer d’être responsable, ça me réjouît, car ce qui compte, c’est l’intérêt de la France et des français.

24 janvier 2014 Posted by | Politique, Politique nationale | , , , , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire